La menace de défénestration de Jean-Marc Kabund du bureau de l’Assemblée nationale prend les allures d’une nouvelle friction entre la coalition FCC-CACH. Alors que l’Honorable Jean-Jacques Mamba (MLC) vient de déposer, ce mercredi 13 mai sa pétition réclamant la destitution du premier vice-Président de a Chambre basse du Parlement, son parti politique, l’UDPS, en coalition avec le FCC à travers CACH, tend à amener ce dossier sur le terrain des conflits qui minent cette alliance de gouvernement.
Un député UDPS réagissant à la démarche ultime de Mamba s’est, en effet, répandu dans les médias pour affirmer que ce dossier, qui relève pourtant de la compétence de la plénière sous l’arbitrage du bureau de l’Assemblée, ne devrait pas aller loin pour autant qu’il devrait pouvoir être traité au niveau de la Coalition. Argument : Jean-Marc Kabund est arrivé au bureau de cette assemblée par le fait de cette alliance FCC-CACH. A défaut, conclue ce député, « on tirera toutes les conséquences ».
La lecture est simple dans cette démarche bien typique à l’Udps : les déboires de Kabund ne seraient pas étrangers à une éventuelle manipulation de la famille politique de Joseph Kabila. Dès lors, toujours selon cette logique, le FCC sera tenu pour responsable de ce qui lui adviendrait de fatal.
Retour sur les faits : fin avril dernier au cours d’une amission sur Top Congo en réaction au projet d’un congrès alors en préparation en rapport avec l’état d’urgence décrété par le chef de l’Etat, Jean-Marc Kabund avait déclaré que les deux chambres du parlement avaient prévu un budget de Usd 7 millions. Vérification faite, il s’avèrera qu’au moment de ce propos il n’existait pas encore de budget pour le Congrès projeté.
Estimant que ces propos étaient de nature à mettre en difficultés les députés face aux électeurs en cette période difficile, le Député Jean-Jacques Mamba va adresser deux lettres successives à Kabund pour lui demander les justifications des chiffres qu’il avait avancés. A sa troisième lettre, l’assistant de Mamba sera molesté au Palais du peuple par le service d’appoint de Jean-Marc Kabund alors qu’il était allé déposer ce courrier. C’est donc pour toutes ces raisons que, dépité, l’élu de Lukunga va initier une pétition en vue de la destitution du premier vice-Président de l’Assemblée nationale. Une pétition qui a obtenu 62 signatures, soit 12 de plus que le minimum de 50 requises.
D’un bout à l’autre de cette démarche donc, on ne voit nulle part où se situerait l’implication du FCC dans la situation de JM Kabund. Et puis, qu’on le sache, les positions qu’il a tenues lors de l’émission sur Top Congo n’étaient pas le fait d’une concertation au sein de la coalition pour que celle-ci se trouve dans l’obligation impérieuse de le soutenir.
De plus, la démarche de Jean-Jacques Mamba prend pied dans le règlement intérieur de l’Assemblée qui lui en donne plein droit. Si donc, l’Udps souhaite bénéficier de l’appui de la coalition pour tirer son Président a.i d’une mauvaise passe, cela ne devrait pas constituer un motif de menace ou de chantage à cette coalition, d’autant plus que cette coalition l’est pour la reconstruction de la RDC et non pour faire l’apologie aux antivaleurs.
Dans tous les cas, Jean-Jacques Mamba est déterminé à aller jusqu’au bout de sa démarche et n’entend point se laisser intimider. «Notre démarche ne vise pas l’UDPS encore moins le chef de l’Etat. Nous isolons le comportement d’une personnalité et sommes pas les seuls à s’en plaindre. Si nous voulons un meilleur pays, choisissons mieux nos dirigeants. Je ne suis pas manipulable. Vous en saurez plus avec le temps, j’assume », prévient l’élu MLC.
JEK
